Bonjour,
Je me suis longtemps interrogée sur ce sujet et j'ai rencontré les même difficultés sur les exercices cités.
Pour moi, à l'oral il y a au moins trois cas : soit le " e " n'est pas du tout prononcé, soit il l'est légèrement soit il l'est distinctement. Il peut être légèrement prononcé par certains alors qu'il n'existe pas à l'écrit (" un bol "). Souvent la consonne est prolongée sans qu'on puisse vraiment dire que le " e " soit prononcé (en particulier pour les consonnes liquides " l " et " r ").
En fait, la prononciation n'est pas la même selon les enfants, même dans une classe parisienne comme la mienne (peut-être d'autant plus car les enfants peuvent avoir de multiples origines)
Personnellement je demande aux enfants de taper dans leurs mains les syllabes (ou de lever un doigt à chaque syllabe), il s'ensuit que le nombre de syllabes orales doit correspondre au nombre de fois qu'ils ont tapé dans leurs mains. J'accepte donc parfois plusieurs solutions. Et on peut discuter des différentes prononciations.
Lorsque le e est légèrement prononcé, on tape très légèrement dans les mains et on ouvre rapidement les mains vers le haut. Je leur dis que "la voyelle s'envole ".
" Le fil " et " il file ", se prononcent pour moi de la même façon, l'un a un e muet l'autre pas. Egalement pour bal/balle vis/visse public/publique...Vais-je accepter qu'un enfant dise un " fi-leu " et qu'il donne 2 syllabes...?
En ce qui concerne l'orthographe je traite le " e " muet comme les autres lettres muettes. Mais pourquoi ne pas décider, en situation de dictée, d'aider les enfants en accentuant la prononciation voir en la modifiant légèrement. (le but pouvant être de faire mémoriser ce " e " muet...). Il suffit de savoir ce qu'on fait et pourquoi et que les enfants s'y retrouvent.
Le problème des exercices du fichier est qu'il y a passage à l'écrit et on se trouve confronté au fait que le découpage syllabique à l'écrit doit répondre à certaines règles (que les parents connaissent, et il y a parfois interférence). Je prends maintenant le temps qu'il faut pour bien faire comprendre aux enfants que ce qu'ils doivent entourer c'est ce qu'ils entendent quand ils frappent dans les mains. Cette année je n'ai pas eu de problème sur ces exercices.
J'ai une classe de CP et CE1, en début d'année, je fais travailler le découpage en syllabes sur ardoise. Les CP font un carré par syllabe orale, les CE1 écrivent les mots en les découpant selon les conventions de l'écriture (je rajoute, par rapport au CP : " à l'écrit, je garde toujours une consonne pour la lettre voyelle suivante " et ils apprennent comment on doit couper entre deux consonnes (pas si simple à cause des liquides toujours tr, cl...). Chacun sait ce qu'il a à faire, que les uns s'occupent des mots dits et les autres des mots écrits. Ca se passe très bien. Tous mes élèves de CE1 ont appris à lire avec " Lire avec Léo et Léa " et le passage au découpage syllabique écrit ne leur pose pas particulièrement de problème.
Une discussion a déjà eu lieu sur ce sujet qui peut probablement intéresser certains. Voir " Couleurs et découpages syllabiques " (octobre 2004)
Cordialement,
Laurence