Article sur la médicalisation des enfants pseudo-dyslexiques. (Cela me révolte.)
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Education. (Figaro Magazine du 15 juillet 2006 .)
L'échec scolaire, ça se soigne.
Il n'y aurait pas de cancres. Mais le plus souvent , des élèves dont les mauvais résultats ont pour origine des causes médicales. Des spécialistes dépistent ces troubles. Reportage. (Martine Betti-Cusso).
" Docteur, c'est pas de ma faute. Mes parents voudraient qu'j'aie d'bonnes notes, mais j'y arrive pas ".Joël, 9 ans, semble bien désemparé. Son bulletin scolaire est catas trophique.Il a redoublé son CE1, et le voilà en difficulté en CM1. Agité, il ne parvient pas à se concentrer en classe. Ses parents, à bout de nerfs, sont parvenus, après quelques mois de patience, à obtenir une consultation au centre des troubles de l'apprentissage de l'hôpital neurologique de Lyon. Le centre est dirigé par le Dr Olivier Revol, 47 ans, pédo psychiatre, auteur d'un livre édifiant, " Même pas grave ! L'échec scolaire, ça se soigne. " Formé au Canada, ce médecin considère que le carnet scolaire est intimement lié au carnet de santé. " Un enfant sur cinq connaît des difficultés scolaires. Je ne crois pas à la paresse, au désintérêt de ces écoliers.Il y a toujours une cause derrière le refus de travailler.A nous de la découvrir pour mettre fin à cette spirale de l'échec scolaire. "
Durant cinq jours, Joël restera sur place et subira une batterie de tests. (..) A-t-il une bonne vue ? Entend-il correctement ? Son développement physique correspond-il à son âge ? A-t-il un trouble de la motricité, du langage ? Comment fonctionne son cerveau ? Joël sera pesé, mesuré, analysé. Bilan sanguin, pédiatrique, intellectuel, orthophonique, psychomoteur, et même électroencéphalogramme, dans le but de dépister une éventuelle anomalie de la vision, de l'audition, de la motricité ou une déficience intellectuelle.
Le docteur Revol poursuit : " L'enfant peut disposer de toutes les compétences sans parvenir à s'en servir. Ses aptitudes sont entravées par un problème dont l'origine est psychologique.Ce peut être une anxiété ou une dépression. "
Joël est conduit au cinquième étage. (.) " Avant l'adolescence, nous recevons cinq garçons pour une fille.Ils nous sont souvent adressés pour hyperactivité ou déficit de l'attention. "
Viennent ici des des hyperactifs, des dyslexiques, des dyspraxiques, des dysphasiques. Sans omettre ceux qui ne parviennent pas à acquérir les règles de l'orthographe (dysorthographie) ou les premiers éléments de calcul (dyscalculie).
Aurèle, enfant précoce, a un TOC. (Trouble obsessionnel compulsif). Ses notes sont désastreuses. Une situation courante pour près de 50 % de ces surdoués qui s'ennuient à l'école.
(.) La dépression est également un facteur important d'échec scolaire.Elle frappe 1% des enfants et 5% des adolescents. " Les enfants dépressifs sont mieux repérés.Les plus petits, en maternelle, se montrent aggressifs et instables. En primaire, ils répètent qu'ils sont nuls. Et chez l'adolescent, la dépression se manifeste par l'abandon des loisirs et par une forte irritabilité à tout moment et avec tout le monde. "
Joël a ensuite des " entretiens cliniques " avec une psychologue clinicienne.Il subit des tests d'attention, des tests de la personnalité, des tests de QI.
D'autres épreuves attendent notre jeune sujet. (.) " On observe une grande souffrance chez ces enfants en échec scolaire, constate le Dr Marion Strehl.Ils craignent de ne pouvoir réussir, de décevoir leurs parents.Ces enfants se dévalorisent, perdent l'estime de soi. "
A la fin de la semaine, tous les intervenants se réunissent pour établir un diagnostic.
(.) " S'il s'agit de troubles du langage, de la lecture, de la motricité, nous proposons une rééducation pour l'enfant, et des aménagements pédagogiques que nous transmettons aux enseignants : enrichir le programme scolaire d'un enfant précoce, voire l'envoyer dans une classe supérieure. Ne pas demander à un enfant dyslexique de lire devant sa classe. Lorsque la cause est psychologique, nous conseillons un suivi adapté avec, le cas échéant, un traitement médicamenteux.Dans le cas de l'hyperactivité,nous prescrivons éventuellement de la Ritaline, associée à un suivi psychologique et à une guidance parentale. "
Peu nombreux - ils sont une quarantaine créés depuis cinq ans - les centres de traitement des troubles de l'apprentissage croulent sous les demandes. (5 à 10% des appels chez le Dr Revol sont satisfaits.) Alors qu'il y a urgence à agir au plus tôt. Les cas les plus difficiles à traiter sont ceux enkystés depuis plusieurs années. Parvenu à l'adolescence, l'enfant qui traîne ses handicaps refuse de travailler, pour justifier son échec scolaire. Il en veut à son école, à ses parents, à la terre entière. Alors qu'un diagnostic efficace permet de corriger le tir."
Qu'en pensez-vous ? Les APEDYS se trompent également de combat, à mon humble avis.
Adélaïde.